Les animaux sont partout dans nos expressions quotidiennes. “Sauter du coq à l’âne” est une expression qui signifie passer brutalement d’un sujet à un autre, sans transition ni liaison… Cette locution a une histoire qui mérite d’être racontée. Il n’existe, en effet, aucune explication réellement satisfaisante de la présence de ces deux animaux dans cette expression.
Certains la font remonter à un conte des frères Grimm “Les Musiciens de Brême”, paru en 1815, où les musiciens sont quatre animaux : un âne, un chien, un chat et un coq. Pour épouvanter des brigands, ils montent les uns sur les autres, l’âne en bas et le coq en haut. L’âne se trouvant à l’opposé du coq. “Sauter du coq à l’âne” signifiant alors “passer sans transition d’un extrême à l’autre”.
Pourquoi pas… Mais en réalité, on trouve la trace de cette expression dès le XIVᵉ siècle, sous la forme “saillir du coq à l’asne”. L’asne désignant alors une cane. Oui, avant d’aller plus loin, il faut savoir deux choses :
- À cette époque, l’asne est le nom donné à la cane (la femelle du canard).
- Il semble que les coqs tentaient parfois de saillir les canes.
Ainsi donc, le sens de l’expression aurait glissé. L’asne devenant par déformation l’âne (le baudet). De son côté, le verbe saillir, lui, se serait vulgarisé en “sauter” et “sauter” mué en “passer”… Et c’est ainsi que serait né l’expression “passer du coq à l’âne”.