Pratique
Si vous habitez en appartement, inutile d’espérer vivre près de votre âne, à moins de le mettre en pension quelque part. Mais si vous résidez à la campagne, sachez que, contrairement au cheval ou même au poney, les besoins d’un âne sont relativement faciles à combler. Son entretien est relativement simple, mais attention, ce nounours aux grandes oreilles n’est pas un jouet que l’on abandonne au fond du jardin !
Comment en prendre soin… Un âne s’éduque, il ne dresse pas !
Avoir un âne à la maison, cela vous tente ? Mais avez-vous les installations et les connaissances nécessaires pour profiter en toute harmonie de la compagnie attachante de ce formidable compagnon ? Voici les réponses à vos principales interrogations.
L’indispensable pâture
L’âne a besoin de liberté et ne supporte pas de rester constamment enfermé. Il lui faut donc une pâture dans laquelle il peut vaquer à sa guise. Une superficie de 4.000 à 5.000 m² est nécessaire pour que l’herbe suffise à le nourrir pendant la belle saison (dimensions idéales pour une alternance mensuelle de l’animal sur le pâturage : un carré ou bien un rectangle qui, divisé, constitue deux carrés). En hiver, lorsque la végétation ne pousse plus, il a besoin d’un complément alimentaire. Inutile de rechercher une pâture à la végétation riche, car l’âne se contente d’espèces végétales relativement pauvres, à condition qu’il y en ait suffisamment. L’âne est en effet enclin à l’obésité. Une prairie naturelle où les espèces végétales sont nombreuses est préférable à une prairie semée d’une seule graminée riche. Dans une prairie sauvage, il peut “herboriser”, en recherchant les espèces sauvages qui lui conviennent le mieux.
La pâture doit être entourée par une clôture sûre, car l’âne est plus fugueur que ses cousins chevaux ou poneys. Il se fait un jeu d’ouvrir les verrous avec ses lèvres habiles et passe sans vergogne à travers les fils détendus d’une mauvaise clôture, même s’il s’agit de fils barbelés. En effet, sa peau épaisse le protège des agressions du fil barbelé lorsqu’il a décidé d’aller glaner quelques brins d’herbe tendre chez les voisins ou d’aller goûter à la production de votre potager. La clôture constituée de deux rangs de ruban électrique est efficace, à condition que l’électrification soit suffisamment puissante et reste constamment branché. Prévoyez également un abri dans lequel l’âne peut se protéger, particulièrement les jours de pluie et de vent, car il est plus frileux que le cheval ou le poney. Une haie ou un bosquet qui forme un coupe-vent est aussi bienvenu pour le protégé des pluies rasantes.
Un point d’eau permanent est indispensable, car l’âne peut boire une quinzaine de litres par jour, particulièrement lorsqu’il fait chaud ou même par temps sec en hiver.
S’il y a des arbres dans le pré, entourez les troncs avec du grillage, car l’âne adore ronger les écorces. Autre point important, la pâture doit disposer de zones qui restent sèches quel que soit le temps. Les sabots souffrent d’une humidité prolongée et l’âne aime se coucher et se rouler sur un sol sec. Autre point à connaître : l’âne ne supporte pas la solitude. Il lui faut un compagnon de pâture : un autre âne, un cheval, des moutons, des vaches et des chèvres, sans quoi il dépérit.
![Un âne derrière son enclos](https://asinerie.net/wp-content/uploads/connaissance-ane-pratique-10.webp)
![Un petit âne devant son abreuvoir vide](https://asinerie.net/wp-content/uploads/connaissance-ane-pratique-09.webp)
Une écurie bien aménagée
L’âne est frileux. Pendant la saison froide, il doit pouvoir s’abriter dans une écurie confortable. L’ouverture doit être protégée des vents dominants et dirigée vers le soleil : sud ou sud-est. Dans un box classique pour cheval (3 m x 3 m), vous pouvez abriter deux ânes ou un âne accompagné d’une chèvre, par exemple, pour trois ânes, comptez une superficie de 12 m² (4 m x 3 m). S’ils sont quatre, prévoyez une stabulation de 18 m² (6 m x 3 m). Une hauteur minimum de 2,5 m est nécessaire pour que l’âne dispose d’une réserve d’air frais suffisante, car ses poumons risquent de souffrir d’un air vicié. La porte du box doit laisser un passage de 1 m au minimum. Quant à la hauteur de la porte, prévoyez une hauteur suffisante (1,20 m), parce que l’âne est capable de la sauter. Pour faciliter le curage du box et améliorer l’hygiène, il est préférable que le sol du box soit bétonné et présente une légère pente dirigée vers l’avant (1 cm à 2 cm par mètre).
Un point d’eau permanent est indispensable dans le box : soit un simple seau d’eau suspendu, soit mieux, un abreuvoir automatique à niveau constant. Prévoyez également une auge et éventuellement un râtelier à foin placé à 0,60 m du sol. La hauteur de l’auge et de l’abreuvoir dépend de la taille de l’âne : 0,50 à 0,60 m du sol pour un âne moyen. Tous les aménagements intérieurs doivent être solides, car l’âne s’amusera à les mettre à rude épreuve avec ses dents. Pour cette raison, pas d’installation électrique à sa portée ! Vous pouvez par ailleurs peindre les murs en bleu, parce que cette couleur est réputée éloigner les insectes.
Prévoyez également des anneaux d’attache : un par âne, s’il y en a plusieurs dans le box. Des anneaux disposés à l’extérieur permettent d’attacher les ânes pendant le pansage et la mise en place du harnachement. Les anneaux doivent être mis à 1,20 m du sol. Placé trop bas, l’âne peut se faire une prise de longe au niveau des membres. Et même si vous êtes quelque peu maniaque, laissez quelques toiles d’araignée en place pour limiter le nombre d’insectes qui ne cessent de le harceler pendant la saison chaude. Quant aux hirondelles qui adorent les insectes et ne manqueront pas de construire des nids dans les boxes, ne les dérangez pas et laissez un passage au niveau du volet de porte, s’il vous arrive de le fermer.
![Des ânes dans leur box](https://asinerie.net/wp-content/uploads/connaissance-ane-pratique-06.webp)
![L'âne et son écurie](https://asinerie.net/wp-content/uploads/connaissance-ane-pratique-07.webp)
Une alimentation adaptée
À l’état naturel, l’âne broute quotidiennement entre douze et seize heures, de jour comme de nuit. C’est un spécialiste de l’herborisation qui choisit, avec ses lèvres habiles, les espèces qui lui conviennent le mieux. Il se désaltère au point d’eau plusieurs fois par jour. Normalement, l’herbe lui suffit pendant la belle saison, mais attention, l’âne est enclin à l’obésité. Il faut donc veiller à ne pas trop le nourrir, avec une alimentation trop riche. En hiver, lorsque l’herbe ne pousse plus, il est nécessaire de l’alimenter avec du foin, et éventuellement de la paille, ainsi que des aliments concentrés présentés sous forme de granulés ou d’éléments en flocons. Sachant qu’un âne d’une taille moyenne de 1,10 m pèse environ 170 à 200 kg. Il faut compter une ration journalière de 2 à 3 kg de foin ou 2 à 3 litres d’aliment complet ainsi que de la paille. Surveillez l’évolution de la morphologie de votre compagnon, pour pouvoir moduler sa ration en fonction de vos observations. Si votre ânesse est en cours de gestation, augmentez la ration d’approximativement d’un cinquième et d’un tiers pendant qu’elle allaite son petit.
Cette ration doit être distribuée en deux repas quotidiens, trois si vous en avez la possibilité. Sachez que l’âne met beaucoup de temps à mâcher son foin, il est donc préférable de lui donner le soir. Il doit avoir de l’eau constamment à sa portée, surtout lorsqu’il consomme des aliments secs.
![Une ânesse au pré](https://asinerie.net/wp-content/uploads/connaissance-ane-pratique-05.webp)
![Une ânesse et son ânon pâturant](https://asinerie.net/wp-content/uploads/connaissance-ane-pratique-04.webp)
Petits conseils…
Surveillez ses oreilles :
Gales et mycoses dans les oreilles sont fréquentes. Dans ce cas, consultez le vétérinaire. Chez le jeune âne, le cérumen peut former une boule dans les oreilles en collant les poils. Enlevez ces boules et nettoyez régulièrement les oreilles. Attention aux blessures de la bride, à la base des oreilles.
Et les voisins :
Le seul problème pour votre voisinage est le bruit que fait l’âne lorsqu’il brait. Cela lui arrive souvent. Pensez à prévenir vos voisins pour qu’ils ne soient pas surpris !
Les soins réguliers :
En plus de l’alimentation quotidienne, un certain nombre de soins réguliers sont indispensables pour votre compagnon. Un pansage régulier est utile pour nettoyer son pelage et masser sa peau. De plus, le pansage lui est agréable et vous permet de vérifier qu’il n’est pas blessé. Pansez-le à l’étrille et la brosse avant chaque utilisation, et deux fois par semaine lorsqu’il séjourne constamment en pâture. À l’occasion de chaque pansage, curez ses pieds et vérifiez ses fers, s’il est ferré. Vous pouvez améliorer la qualité de la corne en graissant, une fois par semaine, les pieds dessus et dessous avec un onguent de pied. Si l’âne est régulièrement utilisé sur des sols durs, il peut être utile de le ferrer. Ferré ou non, il faut tailler régulièrement la corne. Comptez trois à quatre interventions d’un maréchal-ferrant par an. Il est également conseillé de consulter un dentiste équin lorsque l’âne mâche mal, particulièrement s’il prend de l’âge.
Problèmes pulmonaires :
Les poumons de l’âne sont particulièrement sensibles au froid et aux poussières. Si vous constatez que votre âne tousse en consommant son foin, mouillez-le légèrement pour coller les poussières. Évitez de lui donner du vieux foin poussiéreux.
Problèmes de peau :
La peau de l’âne est très dure, mais peut être affectée par des parasites et des affections diverses. Surveillez sa peau, chaque pansage et consultez le vétérinaire s’il se gratte régulièrement, particulièrement au printemps lorsque sévit la dermite estivale due à des piqûres d’insectes.
Combien de temps lui consacrer ?
Pendant la belle saison, une visite quotidienne suffit, mais il faut également tenir compte des réparations des clôtures, de l’entretien agricole de la pâture, etc. Lorsque l’âne est en box une partie de la journée, il faut compter entre une demi-heure et une heure par jour pour curer le box et lui donner ses deux repas quotidiens. Le reste dépend du temps que vous pouvez passer avec lui !
À qui demander conseils ?
Si vous n’avez aucune expérience des équidés, vous pouvez demander conseil à d’autres éleveurs d’ânes ou utiliser notre forum. Vous pouvez aussi demander l’avis de votre maréchal-ferrant, de votre vétérinaire ou prendre contact avec des associations de propriétaires d’ânes ou de poney. Vous trouverez de nombreux conseils dans les ouvrages sur les ânes ou dans les magazines spécialisés.
![Une visite à mon âne](https://asinerie.net/wp-content/uploads/connaissance-ane-pratique-12.webp)
![Des câlins à mon âne](https://asinerie.net/wp-content/uploads/connaissance-ane-pratique-11.webp)