La gestation de l’ânesse

Reproduction

L’ânesse, tout comme d’autres animaux, connaît des cycles de reproduction et de gestation.

Après la naissance de l’ânon, il est important de s’assurer que l’ânon boit le colostrum (le premier lait riche en anticorps), de surveiller la santé de la mère et de l’ânon, et de fournir les soins appropriés pour leur bien-être.

Il convient de noter que chaque ânesse peut avoir des variations individuelles dans son comportement et son cycle reproducteur. Si vous possédez une ânesse et que vous prévoyez la reproduction, il est recommandé de consulter un vétérinaire spécialisé en élevage asin pour obtenir des conseils spécifiques à votre situation.

L’âne respire de la même façon et pour les mêmes raisons que nous. Il ne respire pas avec la bouche, même s’il est essoufflé, ou enrhumé. Il est particulièrement sensible aux refroidissements, et donc aux affections respiratoires.

Sa température est de 37° pour les adultes et de 37° à 38° pour les ânons.

Les ânes sont adultes vers 4-5 ans. Ils peuvent se reproduire plus tôt, mais il vaut mieux attendre (risques d’avortement, d’abandon de bébé, problèmes de lactation, etc., et troubles possibles de la croissance).

Un ânon peut saillir dès deux ans, parfois un peu avant. Attendre que l’ânesse ait au moins quatre ans pour la faire saillir.

Une ânesse et son ânon
Une ânesse et son ânon
Des câlins d'ânes
Des câlins d’ânes

La gestation dure entre 12 mois et 13 mois (parfois un peu plus).
Un ânon de moins de six mois. Les ânes sont très actifs sexuellement. Un mâle entier a besoin de plusieurs ânesses, plutôt quatre que deux seulement. Les ânesses se laissent saillir même gestantes.
Les accouplements ânes-chevaux ne sont pas naturels, donc pas spontanés. L’intervention de l’homme est nécessaire pour tromper la nature. La production de mules est plus facile que celle de bardots parce que le mâle âne est plus actif que le cheval, et aussi que l’accouchement est plus facile.

Pour la saillie, nous vous conseillons de laisser faire les saillies en liberté et au printemps, pour avoir les naissances quand l’herbe a repoussé.
Éviter de laisser re-saillir une ânesse qui vient d’accoucher, attendre le printemps suivant (production envisageable : un ânon tous les 2-3 ans).

Les signes de chaleurs chez l’ânesse sont reconnaissables à : elle ouvre la bouche et semble mastiquer en permanence. Un écoulement laiteux à la vulve est visible, elle se dilate et s’ouvre spasmodiquement. On dit que l’ânesse est “pisseuse”.
Quand le mâle approche, elle baisse l’encolure, étend la tête tout en mastiquant, met la queue sur le côté, écarte légèrement les cuisses.

Pendant la gestation, une ânesse peut travailler durant presque toute cette phase, tout en évitant les efforts violents. Prévoir un “congé de maternité” d’un mois avant la mise bas et de 2-3 mois après la naissance (pour que le petit puisse téter tranquillement).

Les prémices de la mise bas sont : un ventre est énorme qui descend. La mamelle grossit. Les trayons présentent un petit écoulement jaunâtre qui sèche (la cire), dans ce cas, s’attendre à l’accouchement dans la semaine. L’ânesse a tendance à s’isoler.
L’installer dans un pré bien propre, avec un coin tranquille, et de préférence avec “une copine” qui la rassurera.
Attention aux prés pentus, on a souvent trouvé des ânons de l’autre côté de la clôture.
Éviter de laisser le mâle avec elle, certains mâles sont agressifs vis-à-vis des petits, et d’autres très protecteurs peuvent vous empêcher d’approcher.
Habituée à vivre dehors, l’ânesse accouchera mieux dans un pré que dans un box. Si vous l’installez dans un box (mauvais temps, etc.) paillez le bien pour qu’il soit doux et confortable, et laissez la tranquille. Le calme et la tranquillité sont primordiaux. La future maman ne doit pas être inquiétée.

L’accouchement se passe chez l’ânesse comme chez la jument. La poche des eaux sort et se crève. La mère se couche, le petit arrive, les antérieurs et la tête en premier, le reste du corps ensuite. Le cordon ombilical se coupe quand la mère se relève pour lécher le petit. Elle expulse ensuite le placenta.
La naissance de l’ânon est normalement, relativement rapide, moins d’une heure. Il peut naître plus d’une heure après la poche des eaux, et le placenta peut être expulsé parfois quatre heures après la naissance. Moins vous interviendrez, mieux ce sera.

Bien vérifier que la mère a bien expulsé le placenta, vous ne le trouverez pas loin. Si elle a “quelque chose” qui pend à la vulve, appelez plutôt le vétérinaire qui, de toute façon, apportera des antibiotiques pour éviter toute infection possible, que le petit tête bien et que sa mère l’accepte, qu’il a bien expulsé le méconium à l’anus.
Si le petit ne tête pas, c’est soit parce que le méconium n’est pas sorti (sonder l’anus d’un doigt très huilé, et sortir le bouchon), soit que la mère le refuse, soit par ignorance (primipare) ou, soit par douleur aux mamelles (trop de lait).

Le petit doit être vacciné dans les premières 48h, avec du trivalent équin qui le protègera contre la “septicémie des nouveaux nés” et surtout contre le tétanos.

Le sevrage peut se faire à partir de six mois. Il est toujours possible avant, mais est très déconseillé (conséquences physiques et psychologiques). La plupart des mères, sèvrent-elles même le petit.

Pour le tarissement de la mère, dans la mesure du possible, laisser faire la nature. Pour aider un peu la nature, habituer la mère et l’ânon à être séparés de temps en temps. Proposer au petit une autre compagnie agréable. Lui donner une ration complémentaire qui diminuera son besoin de lait. En même temps, limiter la ration de la mère pour baisser la production de lait.
Intervenir si l’ânon continue à téter au-delà de 8 ou 10 mois et que la mère le laisse faire ou s’il est brutalement séparé de sa mère en pleine lactation.
Mettre la mère à la diète : nourriture pauvre (paille), très peu d’eau (2-3 litres par jour, en deux fois : “c’est l’eau qui donne le lait”).
Prévenir les risques d’induration, voire d’inflammation des mamelles (mammite) en passant 2-3 fois par jour une pommade “Mammyl” (pour le pis des vaches) en vérifiant que la mamelle ne s’indure pas. Si la mamelle reste souple et diminue, pas de problème, remettre la mère à un régime “normal” en 2-3 jours, tout en vérifiant l’état des mamelles. Si les mamelles deviennent très dures et chaudes, multiplier les massages à la pommade, ne pas donner d’eau (24h maxi). Appeler le vétérinaire pour un traitement aux antibiotiques.
Pour dissuader l’ânon de téter, on peut mettre de la pommade sur les trayons avec un répulsif (argile verte mélangée à de l’huile camphrée, par exemple).
Surveiller qu’il n’y ait pas une “remontée” de lait après tarissement, ou que la mère ne se refait pas téter, par son petit ou un autre.

Sur la castration, les avis sont partagés quant à l’âge idéal pour cette opération. Quel que soit l’âge, il faut l’intervention d’un vétérinaire, c’est donc lui qui décide (en général, vers 2-3 ans). Toute castration se fait sous anesthésie générale. L’âne n’en garde aucun souvenir, il se relève dans le quart d’heure qui suit, et on peut le remettre dans le troupeau 5-7 jours après.
Prévoir une castration à une époque où il n’y a pas de mouches. Savoir que l’influence des hormones dure environ un mois au-delà de l’opération.
S’attendre à ce qu’un mâle ayant déjà sailli ne se rende pas compte qu’il a été opéré, il ne pourra plus faire d’ânons. Cependant, il fera quand même ce qu’il faut pour, y compris se battre avec les autres mâles.

Une ânesse en chaleur dite pisseuse
Une ânesse en chaleur dite “pisseuse”
Une ânesse se faisant saillir
Une ânesse se faisant saillir

Matériel

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