Race
Autour des chemins ruraux, et dès qu’un bout de pâture est inutilisé, l’âne commun a élu domicile, c’est en fait l’homologue de nos sympathiques bâtards canins. À la différence près qu’il ressemble à s’y méprendre à un âne de race. Souvent gris ardoisé, parfois gris foncé, quelquefois proche, du berrichon, du poitevin ou encore du provençal, occasionnellement pourvu de la fameuse Croix de Saint-André, l’âne commun, c’est notre célèbre âne “Martin”, celui qui est réputé, voire peu intelligent et des qualificatifs les moins sympathiques.
Choisir un âne commun comme compagnon, pourquoi pas, mais comme pour ses cousins à papiers, un conseil est de mise : le particulier a tout intérêt à faire castrer le mâle, car si celui-ci, dans ses jeunes années, peut se révéler très attachant et amical, il a cependant toutes les “chances” de développer une agressivité difficile, voire impossible, à canaliser pour un non-initié.
Cet âne “ordinaire” s’il n’a pas l’avantage de justifier sur papiers de ses générations précédentes, n’en est pas pourtant moins aussi passionnant que ses frères de “race”. Et d’ailleurs, n’est-ce pas lui qui a permis de créer ou de recréer ces races, d’ailleurs souvent très voisines dans leur morphologie. En fait, le grand public n’y voit pas outrage, car un âne, c’est un âne et la fièvre des races n’a encore que très peu gagné les amoureux des longues oreilles. Les vendeurs ne s’y trompent pas et appliquent des tarifs à la hausse en mettant en exergue des garanties de race fort aléatoires. Seuls les amateurs éclairés aimeraient enrayer cette “prolifération”, si l’on peut dire de l’âne commun, estimant qu’il est préférable de développer des races régionales.
On ne peut trop leur en tenir rigueur, sauf si leur passion d’une race leur faisait omettre les qualités d’un animal quel qu’il soit, comme on peut le voir dans d’autres espèces. Et malheureusement, cela commence à devenir le cas.
Par définition, l’âne commun ne répond à aucun standard et affiche diverses tailles, coloris, morphologies au gré des croisements dont il est issu, de la même façon, si son caractère témoigne de la placidité propre à l’espèce asine, il peut, selon les sujets, faire montre d’un tempérament plus fort ou plus malléable selon ses ascendants, de race ou non.
Ceux qui ont le bout du nez sombre sont appelés “bouchard”.
L’âne andalou résulte d’une sélection opérée au sein de sa race originaire du sud de l’Espagne et apparue 700 ans minimum avant J.-C. Élevé dans les années 90, il revêt ainsi un modèle spécifique et se voit élevé au début au cœur de l’Orne, dans le parc du Perche. De stature telle celle d’un double poney, montrant des dispositions certaines au travail, apte à la selle et à l’attelage, il doit son développement à des passionnées d’équidés et pionniers en la matière, s’efforçant de le promouvoir. Ces éleveurs réussissent progressivement à lui offrir une place dans l’univers des sports et des loisirs équestres. Apprécié en randonné, montée ou attelée, le gentil et puissant âne andalou demeure plus vif que d’autres congénères. Toutefois, il conserve patience et résistance à toute épreuve. Adulte à cinq ans, il ne doit pas être monté plus tôt.
L’âne andalou résulte d’une sélection opérée au sein de sa race originaire du sud de l’Espagne et apparue 700 ans minimum avant J.-C. Élevé dans les années 90, il revêt ainsi un modèle spécifique et se voit élevé au début au cœur de l’Orne, dans le parc du Perche. De stature telle celle d’un double poney, montrant des dispositions certaines au travail, apte à la selle et à l’attelage, il doit son développement à des passionnées d’équidés et pionniers en la matière, s’efforçant de le promouvoir. Ces éleveurs réussissent progressivement à lui offrir une place dans l’univers des sports et des loisirs équestres. Apprécié en randonné, montée ou attelée, le gentil et puissant âne andalou demeure plus vif que d’autres congénères. Toutefois, il conserve patience et résistance à toute épreuve. Adulte à cinq ans, il ne doit pas être monté plus tôt.
Standard : taille de 1,40 m à 1,55 m. Robe grise, de préférence pommelée. Tête fine et expressive, portée haute. Poils ras. Peau foncée, corps élancé. Forte ossature avec une musculature adaptée, sèche. Membres longs, mais solides.
La blancheur de la robe de l’âne blanc d’Égypte est toujours surprenante. Il existe quelques rares individus en France.
Il est courant dans toute l’Afrique du Nord. Les ânes figurent fréquemment dans les Écritures juives, chrétiennes et islamiques. Le récit scripturaire le plus célèbre d’un âne en Égypte est peut-être le vol de Marie tenant l’enfant Jésus, alors que Joseph les conduit hors de Nazareth et en Égypte. Ils quittèrent également l’Égypte de la même manière, quelques années plus tard.
L’âne du Bourbonnais, né en Auvergne dans l’Allier, arrivait au septième rang en nombre d’effectifs avant la Seconde Guerre mondiale. Très populaire dans sa région et alentours, on l’appelle, jusqu’à aujourd’hui, “l’âne miracle !” Un surnom qui lui va bien, car en fait, c’est une vedette qui fait déplacer les foules. Il est représenté à la fameuse foire de Braize qui compte les plus beaux spécimens. Chaque année, dix mille personnes se déplacent pour l’admirer. Dans ces conditions, l’âne du Bourbonnais peut se vanter d’être à la pointe en matière de conformation. Un bel Equus asinus à la robe brun clair, qui montre une bande cruciale (raie de mulet), des membres zébrés et une croix de Saint-André et qui, en outre, a aussi la particularité commune, d’ailleurs, comme beaucoup d’ânes, d’avoir le ventre, l’aine, l’intérieur des postérieurs, le tour des yeux gris clair pour éclairer son manteau. Sur ce plan, d’ailleurs, certains vous diront qu’il est quasi identique au grand noir du Berry. Eh bien non ! Sa robe est beaucoup plus claire et sa taille, comprise entre 1,18 m et 1,35 m (mâles et femelles confondus), est beaucoup plus petite que celle de ce cousin et voisin de la région du Berry.
Il est vrai qu’en ces temps reculés, les notions de distance n’étaient pas les mêmes, comparées à aujourd’hui. L’élevage était donc local et a fortiori beaucoup de régions avaient leur propre race asine. Pourtant, selon d’autres théories, des croisements entre l’âne du Bourbonnais et le Berrichon auraient été effectifs. À partir des échanges, dus au canal du Berry, avec les petits ânes de la région. Tractant donc les péniches du canal, ce ne sont pas ses seules tâches. De tout temps, courageux et dévoué, il s’adonne au travail. Animal à tout faire, il est utilisé comme moyen de transport pour les besoins familiaux ou de certaines professions, comme le médecin de campagne dont c’est la monture préférée. Il rend des services et les fermiers, les agriculteurs, les propriétaires, les métayers, les maraîchers et même les châtelains, exploitent ces qualités de labeur de grand cœur.
Les témoignages ne manquent pas. En fait, il apparaît que l’âne semble têtu parce qu’il n’avance plus ou lent parce qu’il est hésitant, son comportement traduit en réalité prudence, attention et circonspection. Eh bien oui ! Avant de se lancer en terrain inconnu douteux, l’âne réfléchit, flaire, tâte du sabot, évalue la faisabilité et la sécurité du parcours. Intelligence, prudence et personnalité font de l’âne un insoumis. Il n’obéit jamais, et même “a horreur des despotes”, comme le dit Pascal Fontenelle, éleveur et organisateur de randonnées. Il fait ce qu’on lui demande parce qu’il le veut bien, pour le plaisir de partager, parce que vous êtes devenu pour lui un membre de sa “famille”, de son troupeau. Mais il intervient toujours dans ce que vous lui demandez, parce qu’il s’intéresse à ce qu’il fait, qu’il est attentif et prudent, pour lui-même et aussi (surtout ?) pour vous.
L’association de l’âne du Bourbonnais s’est créée en 1994 et à lutter jusqu’à la fin de l’année 2002 pour faire officialiser la race. L’âne bourbonnais est reconnu par les Haras nationaux depuis.
L’âne catalan, tel que les types de Vic et d´Urgell, serait à l’origine de l’âne des Pyrénées et de Gascogne. La race est peu représentée en France. La race catalane est très ancienne. Un texte en catalan, datant du 9e siècle, décrivait déjà un âne de grande taille et de grande force qui se trouvait dans cette région.
Au fil des siècles, il est devenu le fleuron de la Catalogne. Georges Washington avait entendu parler de ses qualités mulassières et a été le premier à en importer aux États-Unis pour y reproduire de grandes mules qui ont rendu possible la conquête de l’Ouest. Cet âne a plus tard été exporté dans de nombreux pays, en Europe bien sûr, mais aussi au Canada, en Australie et en Amérique du Sud. Il est encore utilisé comme améliorateur de race un peu partout et particulièrement en France, ou il a donné de la taille à l’âne des Pyrénées.
Ce grand animal a bien failli disparaître dans les années 1950-1960, si un groupe d’enthousiastes n’avait créé une association pour le sauver : l’A.F.R.A.C. (Associacio pel Foment de la Raca Asinina Catalana). Par bonheur, l’armée espagnole avait toujours gardé des baudets en vue de production de mules, ce qui a permis de diversifier les étalons utilisés sur les rares ânesses qui n’avaient pas pris le chemin du Nouveau Monde, car à cette époque, les Américains se ruèrent de nouveau sur cette race. L’âne catalan est à la base du Grand Jack du Kentucky (ou Mammoth Jack).
L’âne catalan possède à nouveau son livre des origines. Tous les ânes de cette race sont répertoriés, un transpondeur est posé (puce électronique) et un relevé des marques génétiques (A.D.N.) est constitué par la faculté vétérinaire de Barcelone (siège de l’A.F.R.A.C.). Au début, elle dénombrait environ 250 sujets principalement en Espagne dont un peu plus d’une vingtaine située en Catalogne nord (Pyrénées-Orientales).
Standard : robe noir ou bai brun avec le tour des yeux, du museau et le ventre blanc. Poil ras, tête forte, oreilles fortes. Taille femelle à partir de 1,35 m, mâle à partir de 1,45 m au garrot.
L’âne a toujours été très présent dans l’île de Beauté et son assistance était effectivement très utile, bâté, attelé ou monté, dans les carrières de pierre, pour les travaux agricoles, dans les endroits les plus escarpés, pour relier les hameaux éloignés ou se rendre sur les exploitations agricoles éparses. Son rôle était aussi d’importance pour la production de mules et mulets, particulièrement bien adaptés dans cette région accidentée. Il était également très apprécié par les charcutiers qui se servaient de sa viande pour la fabrication de saucissons…
Vers le XVIIIe siècle, l’âne corse était de petite taille, ne dépassant pas 98 cm et sa robe était grisâtre, parfois noire. Par la suite, une taille supérieure a été recherchée grâce à des croisements avec des ânes catalans. Le petit âne gris corse commençait alors à devenir plus rare. Aujourd’hui, l’âne corse est encore bien présent sur l’île et se décline en deux types, le noir aux origines catalanes et le gris bien clair, issu de son ancêtre, pur corse. Le premier affiche une taille d’environ 1,24 m tandis que le second avoisine autour de 1,17 m. Son utilisation actuelle passe par la randonnée ou bâté, il transporte allègrement les bagages de deux ou trois personnes ou les enfants des randonneurs.
Un long combat vient de prendre fin, l’âne corse a été officiellement reconnu par les Haras Nationaux grâce au travail acharné mené par plusieurs associations. En 2020, ce fut donc la 8ᵉ race asine reconnue en France. Une robe grise avec bande cruciale retenue pour le standard et une taille comprise entre 1,15 m et 1,29 m.
L’âne de Gascogne est en fait un très proche cousin de l’âne des Pyrénées dont il reprend l’essentiel du standard. Il serait malgré tout de taille plus petite que l’âne des Pyrénées.
C’est certainement le plus connu d’entre les ânes. Ce petit provençal existe depuis bien longtemps pour assister les bergers pendant l’estive lors de la transhumance des moutons. Compagnon du berger durant ses longs jours de solitude dans les alpages, il transportait également ses provisions.
De cette fonction pastorale, vient probablement que l’âne de Provence figure en bonne place dans la crèche de Noël aux côtés de son compagnon le bœuf ! On le nomme aussi parfois âne d’Arles ou encore âne de Crau.
Reconnu officiellement par les Haras nationaux, l’âne de Provence a été largement utilisé en croisement avec d’autres races, les purs provençaux sont alors devenus plus rares, alors que bien des ânes communs, affichent une morphologie fort ressemblante.
Standard : placide et rustique, l’âne de Provence affiche une taille de 1,20 m à 1,30 m, une jolie robe grise, plus ou moins claire, avec une belle croix de Saint-André noire. De longues oreilles surplombent une tête assez forte adoucie par de jolis yeux cernés de roux et un bout de nez blanc, sa poitrine est large et puissante et, son ventre se pare fréquemment de blanc plus ou moins ombré de jaune.
Né sur la terre des Égyptiens, des Romains et des Arabes, en Afrique, à 80 km de Djibouti, au pays des chameaux et de la canne à sucre, l’âne de Somalie a une longue vie. Sacré ancêtre des ânes, apparu il y a environ un demi-million d’années avant notre ère, il a l’ultime spécialisation d’être l’âne le plus ancien et le plus rapide de toute la planète. Chronométré par des explorateurs de passage en Somalie en Land-Rover, ceux-ci ont relevé une vitesse frôlant les 70 km/h (64 km/h pour être exact), soit presque la vitesse d’une antilope américaine battant les records de vitesse des animaux mammifères les plus rapides sur terre. Courant à la vitesse du vent, l’âne de Somalie va aussi vite qu’un galopeur de course lancé sur l’hippodrome sur une faible distance. En revanche, comme les zèbres, il est difficile à dompter, se montrant récalcitrant et insoumis sous le harnais ou la selle, car c’est un âne sauvage. On notera l’absence de bande cruciale.
L’âne de Somalie est aujourd’hui un équidé en voie d’extinction.
Pourchassé par les prédateurs et les hommes, manquant de nourriture… L’on compte à peine 400 têtes dans le cheptel. C’est l’un des animaux les plus menacés par la disparition, au même titre que le cerf de Barbarie, les éléphants ou les zèbres de montagne…
Le berceau d’origine de l’âne des Pyrénées est bien vaste… Et pour cause, puisqu’il se situe de ça et de là de la chaîne des Pyrénées ! Ses sources se retrouvent, en effet, autant au nord-est de l’Espagne où il s’appelle “catalan” (de plus grande taille) qu’au sud et sud-ouest de la France, Gironde, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Ariège, Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne, Pyrénées-Orientales… où il se nomme souvent “gascon” (de plus petite taille). De toute évidence, vu la multiplicité de ses patries, le modèle diffère par fois et l’on a répertorié au fil de l’histoire, par exemple, en Espagne, des types de Vic et d’Urgell, comme en France, des types Lourdais, Tarbais, de Tournay, du Béarn, etc.
Ses utilisations ont également varié selon son biotope : il était davantage réservé à la production mulassière en Espagne alors qu’en France son aptitude au bât était davantage exploitée. Son rôle consistait aussi à assister les hôtels des stations thermales des Pyrénées en allant chercher d’énormes blocs de glace dans les glaciers naturels. Pour cette tâche, comme d’ailleurs pour être attelé, les sujets de très haute stature étaient recherchés. Cet essor spectaculaire des stations thermales a d’ailleurs créé une nouvelle utilisation de ce brave pyrénéen puisqu’il a été sollicité pour emmener en balade les nombreux citadins venus se ressourcer… Enfin, le commerce original du lait d’ânesse, réputé pour ses vertus reconstituantes et curatives, permet aux plus fortes et plus grandes pyrénéennes d’être abondamment nourries afin de livrer leur production laitière en “porte-à-porte”. Un lait vendu près de quatre fois le prix de celui de la vache !
Il rendait également jadis d’énormes services aux fermiers isolés dans les montagnes, permettant aux femmes de descendre lait et volailles au bourg le plus proche.
Standard : la pluralité de ses racines a induit des variantes sur sa taille, ainsi, celle-ci peut aller de 1,20 m à 1,35 m, comme elle peut dépasser 1,35 m sans de limite supérieure. La robe est noire brillante ou “mal teinte”, baie foncée, baie châtaine, avec un poil ras jusqu’à deux ans. Le tour des yeux, le bout du nez, le ventre et l’intérieur des membres affichent une décoloration manifeste alors que la limite des deux couleurs se nuance de roux. Aujourd’hui, l’âne des Pyrénées se révèle un excellent compagnon de randonnée et participe à la production mulassière.
Depuis plusieurs siècles, les ânes sont très présents dans cette région de bocages du Berry. Ils étaient en effet indispensables aux paysans berrichons qui les utilisaient, parce que moins onéreux, comme chevaux de trait pour le travail des champs et des vignes. Ils étaient également demandés pour la batellerie comme pour les forges, pour la traction de petites carrioles ainsi que pour les transports vers le marché local ou le débardage. Pour ces rudes tâches, agricoles ou non, des grands animaux, forts en restant vifs, dociles et courageux, étaient nécessaires. Au fil du temps, la sélection s’est donc opérée pour que le grand noir du Berry soit parfaitement bien adaptée à ces fonctions. D’autant que ces ânes ont rapidement remplacé les hommes pour tracter les péniches sur le canal du Berry.
C’est au sud du Berry, à Lignières, qu’une association, soucieuse de conserver les traditions populaires dans le Berry, s’est inquiétée de la disparition des ânes dans la région. En mobilisant éleveurs et marchands, elle organise alors, en 1986, la première foire aux ânes et aux mules de Lignières. C’est également à cette époque que ces mêmes passionnés se réunissent pour mettre au point le standard de l’âne berrichon, en se basant sur les nombreuses archives et cartes postales rassemblées dans la région. Mais ce n’est qu’en 1993 que les Haras nationaux peaufinent, avec l’association française de l’âne grand noir du Berry, le règlement du Stud-book et l’inscription à titre initial. La race sera en suite reconnue en 1994.
Depuis, le grand noir du Berry fait la joie de nombre de randonneurs pour lesquels il transporte les bagages. Il est également attelé pour les balades et est utilisé pour la production de mules.
Standard : d’une robe unie, noir à bai brun foncé, dépourvue de bande cruciale, de raie de mulet et de zébrures. Le grand noir du Berry affiche une taille de 1,35 m à 1,45 m pour le mâle, et pas moins de 1,30 m pour la femelle, avec un court poil, voire ras, en été. Le ventre, l’aine et l’intérieur des cuisses sont gris-blanc, la tête rectiligne, avec le bout du nez gris-blanc et parfois le chanfrein, quelques fois cerné de roux.
Son berceau d’origine est bien évidemment la Manche où il séjourne depuis des siècles, probablement dès le XVIe siècle, peut-être même auparavant. Lorsque la race a commencé à décliner, une association s’est battue pour la protéger, l’améliorer et obtenir sa reconnaissance officielle par les Haras nationaux en septembre 1997. Si l’on comptait près de 9.000 ânes vers les années 1930, le cheptel a considérablement chuté, ensuite en 2000, on répertoriait environ 2.500 sujets, principalement basés dans la Manche. C’est une race reconnue par le ministère de l’Agriculture, via les Haras nationaux, en août 1997.
Auxiliaire agricole, l’âne du Cotentin était jadis bien utile aux paysans pour lesquels, grâce à un bât, il transportait principalement le lait, il était également attelé pour les travaux agricoles, par exemple, pour véhiculer de village en hameau, le médecin de campagne. Aujourd’hui, il est par ailleurs utilisé pour ces mêmes qualités et transporte allègrement les bagages des randonneurs pédestres qu’il accompagne sans un souci sur les chemins et sentiers.
Standard : d’une taille variant de 1,20 m à 1,35 m pour le mâle et de 1,15 m à 1,30 m pour la femelle, l’âne du Cotentin s’habille en gris cendré, gris bleuté ou gris tourterelle rehaussé par la croix de Saint-André et agrémenté parfois de zébrures sur les membres. Le ventre est gris-blanc, le bout du nez de nuance noire à gris foncé. Les yeux portent des lunettes gris-blanc ou sont parfois cernés de roux, avec des arcades bien marquées.
L’âne du Miranda ou l’âne mirandais est sans aucun doute, un cousin du Baudet du Poitou. La reconnaissance de la race est issue d’un travail de recherche zootechnique réalisé pour le Parc naturel du Douro par l’ingénieur Luisa Samões en 1999. Un travail qui a permis la reconnaissance de la race auprès de la Communauté Européenne. Le berceau de la race est la commune de Miranda do Douro, située au Nord-est du Portugal.
Dans le passé, il était au centre de la société mirandaise et il y avait de grandes foires pour le commerce de cet animal, appelées “foires aux ânes”. Bien qu’il soit encore aujourd’hui très utile aux petites communautés locales, comme animal de trait, de chasse et de transport, l’âne du Miranda a cependant subi un processus progressif de réduction de sa population. Cela est dû au manque d’intérêt pour l’élevage de l’espèce, face aux alternatives modernes de transport et de traction, ainsi qu’aux impacts environnementaux causés par l’homme sur son habitat et aux mauvais traitements subis par certains spécimens considérés comme une “sous-espèce”. Le métissage avec d’autres espèces constitue également un risque pour la pérennité de l’âne du Miranda.
Se rendant compte que cet animal est une partie importante de la culture et de la faune, plusieurs initiatives ont été mises en œuvre pour la conservation et la réhabilitation de l’âne Miranda, notamment une association de race et un festival itinérant de la culture traditionnelle.
Le livre généalogique de l’âne mirandais est géré par l’association AEPGA. En 2003, l’AEPGA évaluait la population à 1.000 femelles reproductrices et 40 mâles reproducteurs. Elle a ainsi prévu un plan de protection et d’amélioration génétique jusqu’à 2008 : études technico-scientifiques, étude de la consanguinité, caractérisation morphologique, création de bases de données, évaluation et sélection de mâles reproducteurs, soutien aux éleveurs, promotion de la race, expositions, animations nationales et internationales… Des actions menées en collaboration avec le service des Haras Nationaux Portugais.
Son standard est proche de l’âne zamorano-leonés en Espagne. Quelques particularités sont néanmoins à signaler : poils longs et de plus petite stature.
Standard : bien proportionné, corpulent et rustique, de 1,20 m à 1,35 m au garrot. Une robe bai foncé, un hirsutisme accentué avec des longs poils, épais et abondants. Une tête volumineuse et, un front large couvert d’un poil épais faisant comme une sorte de frange…
L’âne du Poitou est communément nommé, à tort, baudet du Poitou.
Certains assurent de même que ses origines remontent à l’époque des Gaulois… Ce que l’on sait de façon sûre, c’est que son livre généalogique a été créé en 1884, à Niort. Une fois de plus, la passion d’éleveurs a permis de sauvegarder une race vouée à l’oubli. Vers 1980, il ne restait plus en effet qu’une soixantaine de ces baudets poitevins alors qu’à l’horizon 2000, plus de 200 sujets étaient répertoriés en Europe.
C’est grâce au Parc Naturel Régional du Marais Poitevin, avec les Haras nationaux, en association avec le Syndicat des éleveurs et l’Association pour la sauvegarde du baudet du Poitou, avec la création de l’Asinerie Nationale, sise à Dampierre-sur-Boutonne (17), que ces sympathiques ânes ont encore droit de cité dans leur berceau de race. À l’instar de ses cousins, le baudet du Poitou affiche un caractère débonnaire et tranquille qui autorise sa présence auprès de tous les publics.
Pourtant, ce sont plutôt ses qualités d’excellent reproducteur qui le fait rechercher. En effet, c’est grâce au baudet qu’est assurée la production des mules poitevines, réputées pour leur puissance en attelage.
Standard : bien charpenté et de grande taille, 1,40 m à 1,55 m pour le mâle pour un poids variant de 250 à 430 kg, le baudet arbore une épaisse fourrure dotée de mèches longues au poil dru. Bai brun ou “châtaigne”, la robe peut aussi varier d’une couleur proche de la fougère sèche à un bai brun très foncé. La répartition de la couleur a également son importance. Le museau, le nez et le tour des yeux s’agrémentent d’une douce couleur blanche argentée tandis que le dessous du ventre et l’intérieur des cuisses arborent un gris bien clair.
L’âne miniature n’est pas obtenu, rassurez-vous, au moyen d’éprouvettes ou de manipulations génétiques. C’est une sélection naturelle qui est à la base de sa taille réduite. Comme les chevaux miniatures, c’est donc en croisant les plus petits d’une portée, et en multipliant les croisements des plus petits, qu’on obtient un âne miniature de taille normale. Sachez qu’il faut compter de longues années pour arriver à obtenir un tel résultat (30 ans en moyenne). Les plus petits atteignent environ un peu plus de 60 cm au garrot, soit la moitié d’un âne de taille normale, les plus grands atteignent moins de 80 cm. En outre, ils doivent être tout à fait proportionnés, malgré leur miniaturisation : mêmes grandes oreilles, grands yeux de velours maquillé de blanc aussi doux que le pelage gris tourterelle ou brun, montrant souvent une raie de mulet et une croix de Saint-André… sauf peut-être les sabots, qui sont d’une largeur de quelques petits centimètres… Malgré cette taille très réduite, il reste très résistant et s’élève facilement en plein air à la belle saison.
L’âne miniature, outre l’avantage du gain de place, ressemble à un ânon et c’est un adorable animal de compagnie. Très tendre et sensible, il est très affectueux et peut-être même, parfois, un peu trop… Idéal en randonnée dominicale pour transporter un pique-nique et accompagner les enfants. Petit box et enclos obligatoire.
Robuste et rustique, l’âne normand était jadis utilisé pour les travaux de la ferme et plus précisément pour charrier les bidons de lait qui pouvaient atteindre un poids quasiment égal à celui de l’âne. C’est en 1993 qu’une association a été créée afin de défendre l’âne, et plus exactement le normand, en demandant la reconnaissance de la race. Le 20 août 1997, l’âne normand est enfin officiellement reconnu par le ministère de l’Agriculture, après le baudet du Poitou, le grand noir du Berry et l’âne de Provence. Fin 1998, 225 ânes normands sont reconnus et identifiés par une puce électronique et numéro de SIRE.
Standard : de taille moyenne, 1,10 m à 1,25 m, l’âne normand s’habille d’une robe bai à bai brun contrastée par une croix de Saint-André et une raie de mulet, avec ou sans zébrure sur les membres. La tête, bien rectiligne, termine une encolure forte et épaisse, dotée d’une crinière droite ou tombante, elle est de la même couleur que la robe si ce n’est le bout du nez qui se nuance de noir ou de gris foncé. Les oreilles sont de bonne longueur, les membres solides, les yeux vifs avec des lunettes gris-blanc, parfois cernés de roux et des arcades bien marquées.
L’âne Pega est une race d’âne de selle brésilien, connu pour ses oreilles incurvées uniques et pour son allure déambulatoire.
Le développement de l’âne Pega a eu lieu au cours des XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles, dans l’État du Minas Gerais au Brésil. Il a commencé avec le père Manoel Maria Torquato de Almeida, qui a croisé des ânes égyptiens et italiens importés, et probablement aussi des ânes locaux. Après avoir formé un petit troupeau d’ânes Pega, il en a vendu quelques-uns au colonel Eduardo Jose de Rezende, qui a continué à développer la race Pega.
À l’origine, l’âne Pega était une race d’âne extrêmement populaire au Brésil. Cependant, il a perdu de sa popularité au cours du XXᵉ siècle et, au début du XXIᵉ siècle, la race était menacée d’extinction. Elle a ensuite été sauvée grâce à des efforts d’élevage et se porte bien aujourd’hui.
Le nom Pega provient de la marque estampée à chaud sur chaque âne en forme de pêga : deux anneaux de fer avec des chaînes avec lesquels étaient enchaînées les chevilles des esclaves fugitifs.
Depuis leur création, les ânes Pega ont été élevés principalement pour servir de reproducteurs aux mules Pega, ce pour quoi ils sont encore élevés aujourd’hui. Le résultat de ce croisement est la mule Pega, une race de mule aux allures bien adaptées au climat brésilien et largement utilisé pour garder le bétail dans les fermes brésiliennes.
Standard : l’âne Pega est une race d’âne relativement grande avec une conformation sèche. Sa tête est longue, son profil est convexe et ses grandes oreilles sont incurvées vers l’intérieur (bien que leurs extrémités ne se touchent généralement pas). L’encolure est souvent haute, avec une crête minimale, et se raccorde en douceur à un dos plat ou légèrement arqué. Les pattes sont plus longues par rapport au corps que celles de la plupart des autres races d’ânes, et les pattes arrière sont généralement un peu tendues derrière le corps. Le poil est court et lisse. Les ânes Pega sont de toutes les couleurs et de tous les modèles, à l’exception du faux-sens albinos.
De petit modèle, l’âne pie d’Irlande affiche une robe très originale, blanche tachetée de deux ou trois couleurs avec un poil assez fourni, D’une taille avoisinant les 1,10 m, il peut également être quasiment blanc grâce à des croisements successifs de sujets de moins en moins tachetés, L’âne pie est dit “Irlande” mais il semblerait que ce pays ne soit forcément à l’origine de tous les ânes pie, ni même qu’il existe un type précis “d’Irlande”. Il n’existe pas en Irlande de standard pour la race. Il existe notamment une très grande population d’âne pie aux États-Unis ainsi qu’au Royaume-Uni.
En Espagne, il existe six races locales d’ânes, l’une d’elles étant l’âne zamorano-leonés, avec des caractéristiques communes dans la région à l’ouest de Zamora. Compte tenu de la proximité géographique avec le Portugal, il n’est pas surprenant que cette race partage certaines similitudes avec l’âne du Miranda. Ce sont des animaux d’une grande corpulence, avec une tête large et de grandes oreilles, avec un hirsutisme marqué. Cependant, dans le cas de l’âne zamorano-leonés, le dimorphisme sexuel est plus important, les femelles ayant une tête plus petite et un cou plus fin.
L’âne zamorano-leonés a toujours été très apprécié pour sa capacité de reproduction, donnant non seulement naissance à des mulets de haute qualité, mais contribuant également à l’insémination d’autres races, comme l’âne du Poitou et l’âne Mammouth américain.
Historiquement, cette race a atteint son apogée au début du XXᵉ siècle, les animaux étant largement utilisés dans les transports et les travaux agricoles. Avec la mécanisation de l’agriculture, cette race était en danger d’extinction lorsque qu’une association (l’ASZAL) a été créée en 1995 dans le but d’assurer sa préservation, sa sélection et sa promotion.
L’âne zamorano-leonés a connu son heure de splendeur au XIXᵉ et au début du XXᵉ siècle, lorsque le croisement avec des juments a donné naissance à de magnifiques mulets dont dépendaient l’agriculture et le transport du territoire de Castille-et-León. On considère que la zone où s’est formée la race avec ses caractéristiques actuelles est l’ouest de la province de Zamora : de Sanabria à la région de Sayago. Cette région se caractérise par un climat typiquement continental, avec des étés chauds et secs et des hivers froids.
À partir du XVIIIᵉ siècle, à mesure que la superficie cultivée en Espagne augmentait et que les échanges commerciaux entre les différentes régions se développaient, le mulet acquit une grande importance comme animal de traction et de transport, ce qui augmenta considérablement sa valeur. C’est dans les zones voisines aux conditions plus agricoles et économiques, au sud-est de la province de León et au nord-est de Zamora, que l’utilisation de cette race s’est répandue à cette époque pour le croisement avec des chevaux et approvisionner le marché dynamique des mulets, qui a chuté rapidement avec l’arrivée des chemins de fer et des véhicules automobiles. C’est dans ces territoires que cet âne acquit une renommée internationale et fut décrit par certains spécialistes.
Depuis l’abandon des mulets, l’âne a disparu de cette zone, laissant sa population limitée aux régions d’élevage traditionnelles qui coïncident pleinement avec la répartition des meilleurs spécimens dans les régions d’Aliste et d’Alba, la partie occidentale de la Tierra del Pan et au nord de la région de Sayago.
Standard : c’est un âne bien bâti, d’une grande corpulence, une tête très volumineuse avec des pavillons d’oreilles larges et élargis, un squelette fort qui met en valeur ses membres et son bon tempérament, hirsutisme accentué, avec de longs poils, rêches et abondants, de bonne taille et avec un grand dimorphisme sexuel.
Appelé bardot (ou bardeau) pour le mâle et bardote (ou bardine) pour la femelle, c’est un animal hybride qui résulte d’un croisement entre un cheval et une ânesse. Obtenu la plupart du temps chez les animaux en captivité, le mâle ne peut pas procréer, car il est stérile. En revanche, il peut arriver que la femelle soit féconde (idem pour le mulet et la mule).
Le bardot obtenu, bien souvent accidentellement, est fort peu apprécié, car il ne témoigne ne ni de la force d’un cheval, ni de la placidité d’un âne. Entre âne et cheval, le bardot hennit de façon curieuse et, à quelques exceptions près, ne trouve grâce auprès de personne…
À savoir que le bardot ne doit pas être confondu avec la mule qui est le résultat d’un croisement âne et jument, ou avec le baudet qui est un âne étalon. Ni avec le zonkey ou zébrâne qui est le résultat d’un croisement âne et zèbre.
Le croisement d’un âne avec une jument donne un mulet (pour le mâle) ou une mule (pour la femelle). Cet animal stérile, contrairement au bardot, rend de grands services à l’homme. En effet, fort des qualités de robustesse, de rusticité et de calme de l’âne, le mulet ou la mule développe également la force et la taille du cheval. Un habile compromis qui a rendu d’énormes services jadis et ce depuis au moins le Xᵉ siècle, date à laquelle une production d’environ 15.000 mules par an était répertoriée. À l’époque de la mécanisation, cette embellie a pris fin.
Plusieurs types de mules et mulets étaient observés en France, dans le Massif central, ils étaient principalement destinés au bât et au trait, dans les Pyrénées, ils se distinguaient par leur morphologie fine et leur agilité, dans les Alpes, ils affichaient une taille oscillant entre 1,45 m et 1,55 m et s’illustraient par un physique trapu et vigoureux, dans le Poitou, ils étaient réputés pour leur frugalité et leur aptitude au trait. De nos jours, mules et mulet sont de plus en plus appréciés pour l’attelage, la traction et le tourisme.