Le pied de l’âne

Entretien

L’hygiène des pieds de l’âne est cruciale pour maintenir sa santé et son bien-être. Les soins réguliers des sabots aident à prévenir les problèmes de pieds tels que les infections, les boiteries et les douleurs.

L’hygiène des pieds de l’âne nécessite une attention régulière et des soins appropriés pour éviter les problèmes et assurer son bien-être. Si vous ne vous sentez pas à l’aise de gérer vous-même les soins des sabots, faites appel à des professionnels qualifiés pour vous aider.

Il est important de surveiller attentivement la santé des pieds de l’âne, de maintenir une hygiène adéquate et de fournir des soins réguliers pour prévenir ces problèmes. Si vous remarquez des signes de boiterie, de douleur, de gonflement ou d’autres changements dans le comportement de l’âne, consultez rapidement un vétérinaire ou un maréchal-ferrant pour un diagnostic et un traitement approprié.

L’entretien du pied

Veiller à la propreté du pied, dessus et dessous, cela permet de vérifier l’état de la corne. Il faut donc prendre les pieds de l’âne régulièrement, même s’ils ont l’air propres, il y a peut-être un caillou qui s’est coincé dans la corne (sole ou fourchette)

Graisser les pieds une à deux fois par mois ne peut qu’aider la corne à rester souple et résistante, mais les graisser tous les jours est excessif. Il ne faut pas graisser la couronne ni le bourrelet, mais on peut frotter le bourrelet avec de l’huile de laurier ou de cade pour stimuler la pousse de la corne. Il ne faut pas non plus couper les poils de la couronne qui protègent le bourrelet.

L’équilibre de l’alimentation est très important. Toute carence en oligo-éléments (soufre ou zinc surtout) et en vitamines, se répercute très vite sur l’état des poils et de la corne.
Pour un onguent du pied, prendre par exemple : du goudron de Norvège, de l’huile de foie de morue ou de l’huile de laurier.

Parer un pied : c’est couper la corne qui ne s’est pas usée naturellement ou régulièrement.
Il est indispensable de parer un pied d’aplomb, afin que le poids soit bien réparti et que le jeu des tendons et des articulations se fasse dans l’axe. Toute erreur a des conséquences qui ne sont pas toujours rapidement visibles (boiteries) mais qui peuvent entraîner des lésions graves (claquage tendineux, arthrite…).
Ne pas s’improviser maréchal-ferrant.

Une attention régulière :

Alimentation et santé générale : l’alimentation équilibrée et la santé générale de l’âne ont un impact sur la santé de ses sabots. Une alimentation riche en éléments nutritifs et des soins de santé adéquats contribuent à des sabots forts.

Coupe des sabots : les sabots des ânes nécessitent une coupe régulière pour maintenir une bonne conformation et prévenir les problèmes de locomotion. Si vous n’êtes pas familier avec le parage des sabots, il est recommandé de faire appel à un maréchal-ferrant pour effectuer cette tâche.

Environnement propre : un environnement propre et sec contribue à la santé des pieds de l’âne. Évitez les enclos boueux ou humides qui pourraient ramollir les sabots et causer des problèmes.

Éviter la surcroissance : les sabots des ânes poussent continuellement, et si la croissance n’est pas gérée correctement, cela peut entraîner des déséquilibres et des douleurs. Le parage régulier aide à éviter la surcroissance.

Inspection : pendant le nettoyage, profitez-en pour inspecter soigneusement les sabots de l’âne. Recherchez des signes d’usure inégale, de fissures, de zones sensibles, d’inflammation ou de tout autre problème apparent.

Nettoyage régulier : il est essentiel de nettoyer les sabots de l’âne régulièrement, en particulier après avoir été dans des environnements boueux ou humides. Utilisez une brosse douce et de l’eau tiède pour enlever la saleté, la boue et les débris.

Réaction aux changements : soyez attentif aux réactions de l’âne lors des soins des sabots. S’il montre des signes de douleur ou de gêne, consultez un vétérinaire ou un maréchal-ferrant pour évaluer la situation.

Sol stable : assurez-vous que l’âne passe du temps sur un sol stable et varié. Les surfaces dures comme le gravier ou les sols naturels aident à l’usure naturelle des sabots.

Sabots de l'âne après un an de soins
Sabots de l’âne après un an de soins

Les maladies du pied

Abcès du sabot : les infections bactériennes peuvent entraîner la formation d’abcès à l’intérieur du sabot. Cela provoque une douleur intense et une boiterie. Un abcès peut parfois éclater par lui-même, mais dans certains cas, il peut nécessiter l’intervention d’un maréchal-ferrant pour le drainer.

Bleime : contusion de la sole en talon. C’est un hématome sous la corne du sabot, tout à fait comparable à un bleu, ou le “pinçon” qu’on a sous l’ongle après un choc. C’est moins douloureux qu’un abcès, mais la gène est tout de même franche. Vous ne verrez quasiment rien à l’œil nu, car la corne terreuse et brune masque la rougeur liée à la contusion.

Clou de rue : blessure occasionnée par un corps étranger pointu planté dans la sole. Peut provoquer un abcès interne. Nettoyer, désinfecter.

Crapaud (canker) : une affection très grave et rare du pied qui provoque la croissance excessive de tissus mous à l’intérieur du sabot, elle apparaît sur la fourchette et gagne sous la sole et les talons. Cela peut causer de la douleur, de la boiterie et nécessite des soins spécialisés pour extraire le germe (cerise) et soigner l’infection.

Fourbure : inflammation des parties vives du devant du pied, qui attaque généralement les antérieurs. Le sang afflue dans le sabot et la chair est violemment comprimée. L’animal a de fortes difficultés à marcher, il a de la fièvre et les sabots sont chauds.
Soignée à temps, elle guérit rapidement, mais négligée, elle peut devenir, chronique et entraîner un basculement de la 3ᵉ phalange, qui perce la sole, la paroi peut se décoller, et entraîner la chute du sabot.
La fourbure est une affection grave. Il faut faire appel d’urgence à un maréchal-ferrant qui déterminera la gravité et agira en conséquence.
Les ânes ne sont pas très douillets, et on ne les fait pas forcément marcher tous les jours : on risque de ne pas s’apercevoir d’un début de fourbure, de ne pas la soigner, et de se retrouver ensuite avec un animal qui ne peut plus marcher, faute de s’en être aperçu à temps.
Les causes ordinaires de fourbure sont une alimentation trop riche (fourbure alimentaire), ou une marche forcée, surtout en terrain dur et par temps chaud (fourbure de travail), mais un long repos en écurie peut aussi en provoquer (mauvaise digestion par inactivité, difficultés circulatoires dues à l’immobilisme).
En attendant l’arrivée du maréchal-ferrant, décongestionner le pied par des bains d’eau courante (jet). Il faudra ensuite un anti-inflammatoire, des cataplasmes humides et frais et, en cas de fourbure alimentaire, mettre l’animal à la diète. Les ânes ont fréquemment des fourbures alimentaires.

Fourmilière : cavité dans le sabot, sous la sole ou la paroi, qui contient du pus ou du sang desséché.
Nettoyer et désinfecter. Veiller à la propreté et aider la corne à se reconstituer (onguent).

Pourriture de la fourchette : c’est une infection fongique ou bactérienne qui affecte la fourchette du sabot, la zone centrale en forme de V sous le sabot. Cela peut causer une odeur désagréable, une douleur et une boiterie.
Une conséquence directe du manque d’hygiène du pied. Nettoyer, désinfecter. Faire des tampons (insister au niveau des lacunes) avec de la liqueur de Vilatte : 30 g de sulfate de cuivre, 30 g de sulfate de zinc, 60 g d’extrait de Saturne (combinaison de consistance sirop d’acide de vinaigre et de plomb, connue aussi sous le nom d’extrait de Goulard), à mélanger et dissoudre dans 400 g de vinaigre.

Seime : est une fente verticale dans la paroi du sabot. Elle s’ouvre et se ferme à chaque pas, ce qui occasionne un pincement des chairs, et amène la fente à s’agrandir. Les seimes peuvent être douloureuses. L’intervention d’un maréchal-ferrant permet d’empêcher la seime de continuer à remonter et à s’ouvrir. Cela provient d’un pied trop long, d’un éclatement de la corne (seime des prés) ou d’un déséquilibre alimentaire.

Maladie naviculaire : également connue sous le nom de syndrome naviculaire, cette condition implique une inflammation de l’os naviculaire dans le pied. Cela peut provoquer une boiterie et nécessite un diagnostic précis et des soins appropriés.

Malformations et déséquilibres : une mauvaise conformation des sabots, comme des pieds plats ou des pieds cambrés, peut entraîner des problèmes de pieds. Les déséquilibres peuvent causer des douleurs et des boiteries.

La sole dépasse la couronne du sabot de l'âne
La sole dépasse la couronne du sabot de l’âne
Une fourbure sur le sabot de l'âne
Une fourbure sur le sabot de l’âne

Les boiteries

Il est parfois difficile de déterminer d’où boite l’animal, du pied ou du membre, et de trouver l’endroit précis. Au trot, si l’animal boite moins dans un terrain mou que dur, il a mal au pied. À l’inverse, il a mal au membre. Il cherche à soulager le membre douloureux et force sur celui qui est sain.

Les causes de boiteries sont très nombreuses : abcès au pied, tendinite, douleurs articulaires, etc. En cas de fourbure, l’animal boite généralement des deux antérieurs. Certaines boiteries peuvent provenir d’un problème de dos.

Il faut être attentif et se méfier des boiteries intermittentes, difficiles à comprendre par leur irrégularité (parfois à cause d’un abcès, plus ou moins douloureux selon son évolution) et des blessures anciennes (coups) qui peuvent provoquer des douleurs (rhumatismes).

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