Technique
Les ânes ont été domestiqués depuis des milliers d’années et ont été utilisés dans différentes cultures pour diverses tâches telles que le transport de marchandises, le labour des champs, ou encore comme montures.
Le nombre de services rendus par les ânes est difficile à quantifier de manière précise, car ils ont été utilisés pour diverses tâches au fil des siècles, et cette utilisation a évolué avec le temps. En résumé, les ânes ont joué un rôle crucial dans le développement et l’évolution de nombreuses sociétés humaines en leur fournissant des moyens de transport, de travail et de subsistance dans des environnements souvent difficiles.
Combien de générations ont connu l’âne ? Combien de personnes s’en sont servies ? Combien de services rendus ? Ils sont innombrables. Dans l’agriculture, l’arrivée du modernisme, de la machine à vapeur, de la force motrice, toutes ces découvertes ont permis d’inventer, de fabriquer le “tracteur” pour remplacer l’âne.
L’âne réhabilité pour le loisir
Dès son apparition sur le marché, le développement agricole s’en est trouvé facilité. Le travail a été plus facile, plus rapide. Les exploitations se sont agrandies et il a donc été nécessaire de concevoir des outils plus performants et de créer des espaces plus vastes. Le remembrement des petites parcelles a permis des rendements plus élevés et donc une certaine amélioration de la vie.
Le tracteur, les outils, le remembrement sont des opposants ou des concurrents immédiats de l’âne. Le modernisme agricole a chassé l’âne, certes, mais il a aussi favorisé l’exode rural. Les habitants de la campagne se sont dirigés vers la ville, s’y sont entassés pour y travailler, pour s’instruire, pour s’y divertir.
Heureusement, des éleveurs compétents, des syndicats avisés ont permis de sauvegarder certains types d’ânes. Ils proposent actuellement de réhabiliter leurs gentils équidés pour des activités de loisir. Ils ont raison et ils sont sur la bonne voie.
Il est bien évident que l’âne ne peut pas rivaliser avec les machines les plus sophistiquées et rapides comme l’avion, le train, qu’il soit à grande vitesse ou pas, le camion ou la voiture.
Mais une question nous vient à l’esprit ! Sans pétrole, que deviendraient nos machines ? Ne serions-nous pas dans l’obligation d’avoir recours à la force animale, bien qu’il soit difficilement envisageable de revenir en arrière ?
Toutefois, notre âne est âne depuis la nuit des temps et il le restera. Il a su s’adapter à toutes les situations en raison du peu d’exigence dont il fait preuve pour son habitat, sa nourriture et les soins.
Longtemps encore, il saura nous rendre heureux, nous prodiguer de grands services par sa robustesse, sa gentillesse sans égale, sa docilité et sa soumission.
L’âne peut être bâté
Les divers modèles de bât peuvent être des arçons en bois ou en matière plastique. Le bât doit être bien adapté à l’animal par sa forme et son rembourrage, de façon qu’il ne soit pas source de blessures ou de problèmes d’équilibre. Il est généralement arrimé sur le dos de l’âne avec l’aide d’une ou deux sous-ventrières et quelquefois d’une bricole adaptée au poitrail et d’un avaloir disposé derrière la croupe de l’animal.
Les modèles peuvent être simples ou munis de ridelles adaptées pour le transport de charges lourdes ou volumineuses, qui devront être équilibrées de chaque côté. Ces ridelles sont suspendues au bât à l’aide de sangles ou de courroies en cuir, vous pourrez y accrocher vos sacs, tentes, ravitaillement, etc. L’âne est un animal costaud, il pourra être chargé jusqu’à 60 ou 80 kg, voire plus pour les animaux de grand gabarit. Il pourra aussi en plus porter les enfants fatigués, petits ou grands. Les randonneurs marchent au côté de l’animal qui donne souvent le rythme à la sortie. Généralement, le calme et la curiosité ouvrent les portes ainsi que les cœurs autochtones rencontrés.
Quel que soit le modèle de bât, il est placé sur le dos de l’équidé, après avoir pris soin de protéger la peau par une isolation en feutre ou en mousse. Une couverture, par exemple, peut très bien faire l’affaire. Cette protection devra être propre et exempte de débris ou de corps étrangers de façon à ne pas blesser l’animal. Il sera opportun de s’en assurer après avoir débâté.
Que faire d’autre avec votre âne ? Il y a tas de choses à faire avec un âne, mais il ne faut pas perdre de que la constitution du squelette de l’âne n’est achevée que vers l’âge de cinq ans. Il est donc fortement déconseillé de lui faire supporter une trop forte charge avant cet âge. Toutefois, vers l’âge de deux ans et demi ou trois ans, il est possible de l’habituer petit à petit à accepter petite charge ou un très jeune enfant.
Vous aimez les randonnées, seul ou en famille, les randonnées organisées, entre amis, amateurs de promenade en forêt, montagne, campagne, bord de mer. C’est une façon originale de redécouvrir des joies simples et de se créer des souvenirs inoubliables. Seul ou en groupe, on peut ainsi, au choix, organiser son circuit ou opter pour un parcours organisé. Il est aussi possible de camper “sauvage” ou de faire étape en gîte ou à la ferme.
En randonnée accompagnée, l’ânier peut prendre en charge toute l’organisation de la sortie. Itinéraire, réservations, ravitaillement, il connaît tous les secrets de son pays ainsi que les curiosités à ne pas manquer. Et, à ses heures, avant de prendre un bon repos bien mérité, l’ânier pourra se faire conteur…
La randonnée avec âne est un vrai plaisir à découvrir et une façon originale pour se détresser, se changer les idées et bronzer intelligemment.
L’âne peut être monté
Pour cela, il faudra de préférence équiper votre animal d’une selle, qui est une sorte de siège, que l’on adapte et pose sur le dos de l’animal. Différents modèles de selles sont adaptables à nos équidés, la selle arabe, la selle anglaise et surtout la selle western qui rend la monte très confortable et sécurisante surtout pour les enfants. Il n’est pas aisé de rester assis sur le dos de l’âne en raison de la finesse de son corps, de son port de tête relativement bas, du garrot peu ou pas proéminent ainsi que de sa crinière peu abondante et courte. Le pommeau surélevé retient le cavalier et lui évite de glisser vers l’avant lorsque l’animal baisse la tête.
La selle western est robuste, facile à entretenir. On peut ne pas mettre de tapis si les panneaux sont recouverts d’isolant, sinon une couverture pourra très bien faire office de protection entre le siège et la toison. Il est prudent de veiller à la bonne tension de la courroie sous-ventrière qui a pour tâche de maintenir la selle en bonne place ou en bonne position sur le dos de l’équidé.
Pour la monte sans selle, à l’indienne, il faudra acquérir une certaine habitude. Là aussi, l’âne est très robuste (il ne faut pas oublier que, le jour des Rameaux, Jésus-Christ avait fait son entrée triomphale à Jérusalem sur une ânesse ; pour la précision, cette ânesse était suitée d’un ânon). Il est bien entendu que la monte de l’âne est vue au sens “utilité”, “pratique”, “touristique”, “sympathique”, et non pas au sens “équitation”, “sportif” comme pour d’autres équidés. L’âne n’a pas une aussi grande ampleur des membres et est d’une morphologie différente qui ne lui permet pas d’avoir des allures aussi développées et soutenues.
En ce qui concerne le mulet et le bardot, la monte est quelque peu différente en raison de leur différence de morphologie.
L’âne peut aussi être attelé
Il faudra disposer d’une petite voiture hippomobile à deux ou quatre roues, avec ou sans amortisseurs, mais de préférence à bandage de caoutchouc ou à pneus. Ces voiturettes peuvent être de divers modèles (mais munis de frein si vous allez sur la voie publique, car il y a la réglementation). En effet, plusieurs activités peuvent être envisagées : les balades, bien sûr, les randonnées, mais aussi, en fonction des modèles de voiturettes, les courses d’ânes, les animations de fêtes, de foires, des rencontres de toutes sortes. Dans ce domaine, toutes les idées sont bonnes à être exploitées.
L’âne dans l’économie rurale
Les utilisations actuelles de l’âne sont nombreuses. On se rend compte qu’il sait s’adapter aux circonstances, aux besoins et aux exigences de l’homme, à ses fantaisies et à son imagination.
Accompagnateur des bergers, notamment lors de la transhumance au cours de laquelle il a pour mission de transporter le paquetage, le ravitaillement, le sel pour les moutons et aussi d’être la voiture balai pour les animaux en difficulté ou blessés. Au point de vue économique, on peut dire qu’il est très rentable : il remplace le quatre-quatre ou l’hélicoptère, bien sûr, en rapidité, il ne peut rivaliser, mais le quatre-quatre ne passera pas où l’âne se faufilera. Il sera aussi moins bruyant et plus économique que ces engins. D’ailleurs, il n’aurait jamais dû perdre cette place et ce rôle.
Gardien de moutons, sur les lieux de pâturage, l’âne se montrera vigilant, il saura écarter les chiens errants, les chiens étrangers ainsi que les renards effrayant le troupeau. Il leur administrera une sévère et adroite ruade dont les indésirables se souviendront longtemps et qui les fera disparaître à jamais.
Divers travaux de charrois peuvent être effectués par l’âne, lors de la période des foins notamment. Il peut aussi être utile pour le débardage du bois dans des zones difficiles d’accès, sa marche est très assurée, même dans des sentiers rocailleux et escarpés. Il peut également rendre service pour l’exécution de divers travaux au jardin : labourer, buter, sarcler, etc. Il est toujours le meilleur animal à conseiller pour les petites exploitations.
Il faut souligner que l’âne est, par rapport à sa taille, l’animal qui peut porter et tracter le maximum de charge. Il est réputé pour sa patience au travail, sa robustesse et sa sobriété, on peut dire que l’énergie de l’âne est l’une des moins chères.
Soulignons enfin l’intérêt économique du fumier produit par l’âne : il est aussi estimé que celui du cheval, du mouton et de la chèvre. Ce genre de fumier est un fumier “chaud” par opposition aux fumiers dits “froids” des bovins et des porcins.
Il a une bonne valeur fertilisante qui le place avant les fumiers des autres espèces. Cette valeur, très variable, dépend, comme celle de tout autre fumier : de la proportion des déjections dans la litière, des soins apportés au tas de fumier.
Si le tas est bien tassé, abrité au moins partiellement du vent, du soleil pour qu’il ne se dessèche pas, et arrosé de temps en temps avec du purin, il sera plus riche en éléments fertilisants. Compte tenu du prix des engrais chimiques, les soins apportés au fumier se révèlent très économiques et plus écologiques.
Les amateurs de champignons seront aussi comblés, ils pourront ramasser à l’automne de merveilleux champignons qui pousseront spontanément dans les terrains ayant été fertilisés par ce fumier ou dans les prés qui auront nourri nos équidés préférés.
D’autres activités et utilisations
Compagnon d’un cheval solitaire au box ou en pâture : un animal seul s’ennuie, il perd l’appétit, il maigrit. Dans ce cas, l’âne sera une nouvelle fois le bienvenu et sera comme toujours un compagnon calme et complice. Il mangera ce que, généralement, les chevaux refusent. Mais l’âne non plus n’aime pas être seul et il lui serait agréable d’avoir un compagnon qui peut être, bien sûr, un autre âne, mais aussi un mouton, une chèvre et, pourquoi pas, un lapin.
Locataire ou “animateur” de parc animalier où les enfants et les plus grands pourront retrouver notre merveilleux animal pour le caresser et partager avec lui une petite gâterie…
Âne de manège : là aussi l’âne peut trouver sa place. Il promènera les enfants en compagnie d’autres ânes ou de poneys. Ce genre de manège se rencontre souvent dans les foires, fêtes, brocantes, etc.
Compagnon de voyage ou de pèlerinage : dans ce cas, l’âne est souvent le porteur, mais il peut aussi tracter une petite charrette selon les objectifs du voyage et son organisation.
Instructeur équestre des enfants et aussi des plus grands. L’âne peut aussi apporter beaucoup d’intérêt, de satisfaction, de joie au développement psychologique des jeunes, des adultes, des personnes âgées, sans oublier les handicapés, accablés par le tourbillon du progrès et de la vie actuelle très stressante.
Pour toutes ces personnes, l’âne peut être un pôle d’intérêt, de bien-être, de responsabilité. D’ailleurs, quelques centres de thérapie par l’âne ont déjà été ouverts. Car l’âne est le seul animal qui peut être confié en toute sécurité à un enfant ou à un adulte novice.
Les stages
La redécouverte de l’âne ou du mulet amène de nombreuses associations ou des éleveurs à proposer des stages de formation spécifique, sachant qu’il n’est pas possible d’apprendre tout seul dans son coin. Ce type de stage est généralement axé sur la conduite de l’âne ou du mulet bâté ou attelé, sur route ou lors de passages délicats. Vous serez également initié en ce qui concerne le harnachement, le pansage, l’alimentation, les soins, la sécurité. Vous passerez en revue et en pratique des techniques qui vous serviront par la suite et qui vous permettront d’acquérir de bonnes habitudes. Vous y apprendrez tous les secrets de l’ânier et vous serez confronté à toutes les situations que peuvent rencontrer les amateurs d’ânes ou de mulets.
Ces stages de formation sont très valorisants, ils permettent de créer des contacts avec les organisateurs et les stagiaires, mais aussi avec les autochtones, les vacanciers, etc.
Afin de connaître les dates et lieux de stages et formations, il est nécessaire de se renseigner auprès des éleveurs ou associations qui en organisent.