Véritable mascotte, partout dans l’île, dans les magasins de presse, les boutiques de souvenirs, les savonneries, l’âne de l’île de Ré, portant culotte, se décline sous forme de cartes postales, de porte-clefs, de peluches et autres accessoires. Si ce port de la culotte n’est pas sans étonner les touristes et autres visiteurs, ils découvriront que cet accoutrement n’avait jadis rien de folklorique.
L’âne en culotte appartient au passé agricole de l’île, à une époque où saliculture et viticulture faisaient vivre la grande majorité de la population insulaire.
Apprécié pour son pied sûr, sa rusticité, son calme, l’âne fut, pour le saunier ou le viticulteur, l’animal idéal pour assurer tous types de transport. Quant à la culotte, elle servait à protéger l’animal des diverses agressions extérieures (insectes, épineux, etc.) qui auraient pu le perturber dans la tâche qui lui était demandée.
Fin XIXᵉ, début XXᵉ siècle, avec le déclin des activités agricoles traditionnelles et l’essor de la mécanisation, l’homme délaissa subitement l’âne. À un tel point qu’il s’en est fallu de peu pour qu’il disparaisse du paysage de l’île de Ré. Devenu, aujourd’hui, une des images emblématiques de l’île, l’âne doit sa conservation à une poignée de passionnés qui ont su convertir l’animal à la nouvelle donne économique de l’île : le tourisme.
Par ailleurs, en créant dans l’île un élevage de baudet du Poitou uniquement destiné à la reproduction, Régis Léau a permis de sauver une espèce animale alors en grand danger de disparition. Des baudets qui peuplent les remparts de Saint-Martin-de-Ré et qui font la joie des enfants dans le parc de La Barbette. L’avenir s’écrit maintenant avec plus de confort pour tout le cheptel (plus de soixante ânes au total dont une bonne vingtaine de baudets du Poitou) et pour l’éleveur, avec la création d’une asinerie. Son bâtiment est synonyme d’assurance : pouvoir mettre les ânes à l’abri quand ils seront malades ou quand les femelles vont mettre bas. Ce sera enfin un équipement avec l’électricité et l’eau courante. Cela facilitera les soins et les alarmes nocturnes quand une naissance arrivera… Une production de lait d’ânesse est prévue.