Immersion dans un refuge pour ânes

Ils ont été abandonnés ou maltraités. Venus de toute la France, plus de 300 ânes sont pris en charge par l’ADADA (Association Des Amis Des Ânes) près d’Ambert, dans le Puy-de-Dôme. Ces ânes sont soignés, proposés à l’adoption ou gardés par l’association.

Créée en 1968, l’association recueille et prend en charge des ânes venus de toute la France, victimes de maltraitance ou dont les propriétaires ne peuvent plus assumer la charge. “À l’époque, c’était pour réhabiliter l’âne, parce qu’il n’y en avait plus à cause de la mécanisation. C’est Raymond Boissy, le peintre de la Corrèze, qui a monté cette association. Le président suivant s’est ensuite entouré de spécialistes de l’âne”, raconte Marinette Panabiere, présidente depuis 1999. Elle explique que l’association a ensuite dévié de ses fonctions initiales, pour devenir un refuge : “Au départ, nous donnions des conseils aux gens qui souhaitaient adopter un âne. Quand je suis devenue présidente, je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup d’ânes malheureux, qui ne pouvaient pas être gardés par leurs propriétaires ou bien maltraités. J’ai donc créé un refuge en 2003.” Le refuge se situe à Auzelles, une commune rurale près d’Ambert.

Le nombre d’ânes secourus s’est amplifié avec les années : “À l’époque, je pensais qu’il y aurait environ 30 ânes. Nous en sommes à 326 maintenant. Nous récupérons des ânes dans toute la France. Soit, ils sont maltraités et placés par la DDPP (Direction départementale de la protection des populations), soit ce sont des ânes errants, soit des ânes dont les propriétaires décèdent et dont la famille ne peut pas s’occuper, soit des ânes que les gens ne veulent plus parce qu’on adopte un âne comme on adopte un chien : après, on n’en veut plus”, détaille Marinette Panabière. L’association compte aujourd’hui 17 salariés : 9 soigneurs, 5 personnels d’entretien et 3 personnels administratifs. Dans le quotidien de l’association, certains cas sont plus difficiles à gérer que d’autres : “Il y en a une, Olive, qui est rentrée, il n’y a pas très longtemps, qui était vraiment en très mauvais état. Elle avait des plaies sur tout le corps. Nous l’avons soignée. Il a fallu faire venir un vétérinaire, un maréchal-ferrant, le dentiste, parce qu’elle avait des problèmes de dents. Une autre fois il y a 3 ânes qui sont arrivés, on ne pouvait même pas les approcher. Ils grimpaient aux murs, c’était épouvantable”, décrit Marinette Panabière. Avec beaucoup de soins et de patience, Olive a pu être soignée, mais son état était très préoccupant.

Le refuge ADADA sur 70 hectares, en Auvergne

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