L'élevage Cotent'âne vous propose de découvrir l'âne du Cotentin
Origine
L'introduction des ânes dans la Manche paraît remonter à une époque relativement ancienne. Des recherches aux archives départementales ont permis de prouver qu'il existait déjà des ânes dans ce département vers le milieu du XVIe siècle, voire avant puisque certaines communes de Basse Normandie rappellent la présence de l'âne dans le toponyme qui les désigne :
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Asnières-en-Bessin (près d'Isigny-sur-Mer dans le Calvados) vers 1069.
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Asnelles (Calvados) vers 1063.
La race de l'âne du Cotentin est reconnue depuis 1997 par les Haras Nationaux.
Morphologie
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TAILLE : à 4 ans, mâle 1m20 à 1m35, femelle 1m15 à 1m30.
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ENCOLURE : forte, à crinière droite.
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ROBE : gris cendré, gris bleuté ou gris tourterelle avec bande cruciale et raie de mulet (croix de Saint-André), avec ou sans zébrures sur les membres. Sont exclues les robes : bai-brun, noir et blanc.
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TÊTE : rectiligne, bien attachée sur l'encolure, avec ou sans nuances roussâtres, de la couleur de la robe jusqu'à mi chanfrein et de couleur gris-blanc en dessous. Les animaux bouchards sont exclus.
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QUEUE : identique à la robe.
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POITRAIL : ouvert.
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BOUT DU NEZ : de nuance noire à gris foncé.
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DOS : droit.
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OREILLES : de bonne dimension (la moitié de la longueur faciale), bien ouvertes, au pourtour et à la base plus foncés.
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ŒIL : vif, portant lunettes gris-blanc, parfois cerné de roux, arcades bien marquées.
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MEMBRES : solides, aux aplombs affirmés.
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ARRIERE-MAIN : ronde ou déclive.
Zone d'élevage
Sur 4.000 ânes recensés en 1902 dans le département de la Manche, la majeure partie se trouvait dans les arrondissements de Valognes et Cherbourg en Nord Cotentin dont l'âne du Cotentin. Aux foires réputées de Lessay et de Gavray dans la Manche, il se vendait, avant-guerre, entre 300 à 400 ânes qui partaient vers les autres régions de France, voire à l'étranger (Depuis le début du siècle, c'est le département qui compte l'effectif de la race asine la plus importante de France). Ce n'est pas un hasard si aujourd'hui, les ânes du Cotentin sont présents dans de nombreux départements français.
Pour l'anecdote, il est vraisemblable que les ânes qui peuplent aujourd'hui les îles des Galápagos soient issus de leurs lointains cousins que sont les ânes du Cotentin. En effet, au XVIIIe siècle un bateau partant du port Saint-Malo vers les Amériques s'est échoué lors d'une tempête dans l'archipel des Galápagos avec à son bord des ânes achetés à la célèbre foire de Lessay en Nord Cotentin. C'est comme cela que les ânes ont colonisé une des îles des Galápagos.
Aptitudes et utilisations
Puis, vers les années 1930, on dénombrait dans le département de la Manche environ 9.000 ânes, utilisés principalement comme "âne de bât" dans les exploitations agricoles. Dans les fermes importantes, le lait remplissait plusieurs cannes qui étaient chargées dans les cages placées de chaque côté de la bâtière attachée sur le dos du quéton. La triolette (servante de la ferme) se juchait ensuite en amazone sur le dos de l'animal.
Les "quétons", ce surnom l'âne le doit autant à sa morphologie qu'à son sort jadis peu enviable. Par analogie avec la situation misérable ou l'aspect malingre des prisonniers (le latin captivus a laissé "captif" et "chétif"), l'âne devient le chéton, en patois le quéton.
Bassin légumier apprécié, le Val de Saire approvisionnait la population locale mais aussi une partie de la population anglaise, notamment en pommes de terre nouvelles. Il n'était pas rare de croiser sur le quai des ports (Cherbourg, Barfleur, et Saint-Vaast-La-Houge) des ânes utilisés au transport des marchandises.
Aujourd'hui, l'âne est associé aux loisirs dans le cadre du tourisme vert. Il est de plus en plus utilisé bâté pour la randonnée ou attelé pour la balade. Cet animal doux et calme est aussi très apprécié comme animal de compagnie, il est aussi utilisé à des fins thérapeutiques avec les handicapés (Asinothérapie).